Comme quasiment tous les matins maintenant depuis quelques jours, je me réveillais dans le clic-clac de mon canapé. Katy squattait ma chambre depuis qu’elle m’avait demandé de l’héberger le temps que les travaux se soient terminés dans son appartement. Heureusement que j’avais acheté un canapé lit parce que sinon, hormis dans mon lit, je ne voyais pas où j’aurais dormi. En bon gentleman, j’avais donné mon lit à Katy et je n’avais même pas songé à dormir dans le même lit qu’elle. Pourtant, c’était une fille, hein ? Mais elle, c’était différent. C’était mon amie et pas une fille d’un soir. Et puis son frère me tuerait si jamais je traitais mal sa petite sœur. Lucas pouvait être flippant quand il était en colère.

La tête dans la farine, je me levais en me dépêtrant de mes draps. D’une démarche légèrement endormie, je me dirigeais vers la cuisine et actionnais la machine à café que j’avais préparé la veille au soir avant d’aller me coucher. Non parce que le matin, je n’étais pas capable de faire autre chose que d’appuyer sur le bouton. Il n’y avait pas besoin de brancher ses neurones pour faire ça, juste l’attrapait du bouton. Bref, toujours aussi endormi, je me dirigeais vers la salle de bain. Au passage, je passais devant ma chambre et jetais un coup d’œil. Katy dormait toujours. Je refermais légèrement la porte au passage et continuais ma route jusqu’à la salle de bain. Il n’y avait rien de plus efficace qu’une douche pour se réveiller.

Une fois à l’intérieur de la cabine, je réglais la température de l’eau avant de remettre la paume de douche à sa place et de laisser l’eau couler sur moi. Franchement, la douche, c’était le meilleur moment de la journée ! Je restais sans bouger pendant quelques minutes avant de me décider à me laver. Bah oui parce que sinon, ça allait me revenir cher en consommation d’eau. Pas que j’étais sans argent, mais bon c’était la crise pour tout le monde. Bref, une fois plus ou moins réveillé, je me savonnais rapidement jusqu’à être propre puis je sortis de la douche. J’attrapais une serviette pour m’essuyer et l’enroulais autour de ma taille. Tous mes vêtements se trouvaient dans ma chambre et comme Katy dormait encore, j’allais devoir garder cette serviette jusqu’à ce qu’elle se lève.

Je sortis de la salle de bain et me dirigeais vers la cuisine. Le café devait être prêt et maintenant que j’étais plus ou moins réveillé, je n’allais plus galérer pour le verser dans une tasse. C’était la galère tant que je n’avais pas pris une douche et ça, je n’y pouvais rien. Quand Liam débarquait à l’improviste, c’était lui qui versait le café dans une tasse et qui me le filais. Bon, aussi parce que bien souvent, il me réveillait et que c’était pour se faire pardonner. Il fallait au moins ça parce que je détestais quand on me réveillait. Je n’avais jamais été matinale de toute façon. Tasse en main, j’allais pour me rendre dans le salon histoire de tuer le temps en attendant que Katy se lève, mais quand je sortis de la cuisine, je me retrouvais nez à nez avec elle…

Il y avait des jours où on aimerait bien rester coucher jusqu’à pas d’heure juste histoire de flâner et de se dire que certaines choses n’étaient pas réelles ou bien n’avaient pas pu se produire. Sauf que la vie n’était pas vraiment aussi simple. Ce qui était bien dommage parfois j’aimerais bien changer certaines choses mais ce n’était pas possible. Du coup, il fallait faire avec. En même temps, si je n’avais pas vécu tout ce que j’avais vécu au cours de mes vingt-trois ans d’existence, je ne serais pas moi au jour d’aujourd’hui. Donc… il ne fallait rien changer ! Même si je continuais à m’évertuer à oublier certaines choses : comme le fait que j’avais embrassé Katy l’autre jour dans la salle de bains. Mais c’était vraiment trop compliqué à oublier !

Ca avait été ma faute puisque c’était moi qui avais fini de réduire la distance qui séparait nos lèvres. Donc c’était de ma faute. Nous en étions venus à la conclusion que ce n’était qu’un simple moment d’égarement et que ça ne se reproduirait plus. J’étais vraiment déterminé à ce que ça ne se reproduise plus, mais ça avait jeté une espèce de gêne entre nous. Pourtant, je ne devrais pas être gêné parce que c’était mon amie, ma meilleure amie même étant donné que des amies filles, je n’en avais pas beaucoup et aucune ne m’était aussi chère que Katy. Enfin, peut-être qu’au bout d’un moment, ça passerait. Il suffisait juste d’un peu de patience. En attendant, il fallait que je laisse ce qu’il s’était passé dans la salle de bain de côté, mais ça s’avérait beaucoup plus difficile que prévu.

En sortant de la cuisine, je manquais de me heurter contre Katy qui était aussi réveillée que moi avant ma douche. Je me stoppais net tandis qu’elle manqua de me heurter. Je m’arrêtais juste à temps pour éviter que ça n’arrive. Elle leva simplement les yeux vers moi et me lança un bonjour avec un surnom qui sortait de… d’où d’ailleurs ?! Depuis quand est-ce qu’elle m’appelait comme ça ? J’arquais un sourcil, ne sachant vraiment pas quoi lui répondre. Et encore moins quand elle m’embrassa sur la joue. Je me figeais pendant quelques secondes et la regardais entrer dans la cuisine. Nous étions le matin, je n’avais pas encore bu mon café, et là, ça faisait trop d’informations d’un coup pour mon cerveau.

Je remarquais alors dans quelle tenue elle était entrain de se promener : débardeur et mini-short noir qui laissait voir la quasi-totalité de ses jambes. Je la détaillais de haut en bas pendant quelques secondes avant de reprendre mes esprits et de secouer légèrement la tête. Aller Cam, un peu de sérieux ! Il fallait absolument que je reprenne contenance et que je me tienne à ce que j’avais promis. Je pris une grande inspiration et finalement, j’ouvris la bouche pour lui poser la question qui m’était venue à l’esprit quand elle m’avait surnommé « mon Cookie ».

« Euh… pourquoi Cookie ? »

D’accord, depuis qu’on se connaissait, donc depuis qu’on était gamin, on s’échangeait des cookies quand on se croisait à l’école et tout, mais de là à me donner ce surnom… Il y avait un monde entre les deux. Enfin parfois, il ne fallait pas chercher à comprendre le raisonnement d’une femme parce que c’était le coup à choper le mal de tête du siècle : encore plus virulent qu’un lendemain de soirée durant laquelle on avait fait que boire encore et encore jusqu’à ne plus se souvenir de la moitié de la soirée. Je parlais en connaissance de cause parce que ne plus me souvenir de l’intégralité de la soirée, ça m’était déjà arrivé plusieurs fois. Jusqu’à, des fois en me réveillant, je me demandais comment j’avais fait pour rentrer chez moi. Mais il fallait croire que j’avais réussi jusqu’à présent. Un jour je me retrouverai dans une poubelle !