Encore une journée à passer au garage à travailler sur une nouvelle voiture qu’on venait de nous emmener. Quand on me donnait une voiture, j’aimais bien m’en occuper jusqu’au bout parce qu’après, c’était chiant de remarquer que quelqu’un était passé par-là et qu’il avait travaillé là-dessus parce que du coup, il fallait s’adapter au truc. Du coup, quand on me confiait une voiture, peu importait les travaux à faire dessus, j’aimais bien être le seul, quitte à demander de l’aide à quelqu’un, mais au moins, j’étais présent et je voyais ce qu’il se faisait. Depuis que j’étais arrivé à ce garage et que j’avais déclaré que… et bien on m’accordait ce truc-là. Et le meilleur, c’était que personne ne me contredisait. Enfin, il valait mieux parce que je pouvais toujours aller voir ailleurs car je n’aurais absolument aucun problème à trouver une autre place.
Quand la journée se terminait, j’étais comme d’habitude, couvert de cambouis, les vêtements encore plus noirs que la veille. Ce n’était pas grave, c’était mes vêtements de boulot donc je pouvais les tâcher à loisir, ce n’était pas vraiment grave. Par contre dans la voiture, je mettais toujours une couverture avant de m’asseoir dedans avec mes vêtements tout crasseux. Pour nettoyer le cuir avec toute cette graisse noire et le cambouis, il valait mieux avoir des milliers de dollars en poche parce que ça ne partait pas comme ça. Et comme je n’étais pas riche, ni rien. Et bien je prenais mes dispositions pour éviter que ça n’arrive. Dans la voiture, en rentrant chez moi, j’avais qu’une hâte, c’était d’aller prendre une douche, mais entre temps, je m’arrêtais dans au drive d’un fast food et passais une commande assez importante si bien que le gars qui me servit par la suite me regarda avec des yeux aussi ronds que des balles de tennis.
Manger tout ça, ça ne me faisait pas peur, surtout que je n’avais pas mangé de la journée. La pause du midi, j’en avais une, mais je ne l’utilisais jamais, je travaillais parce que j’aimais rendre les voitures en temps et en heure et pas avec un ou deux jours de retard. Maintenant, direction la maison. Je garais la voiture dans mon garage sous-terrain et pris l’ascenseur pour monter à mon étage. J’avais mon sac de boulot sur l’épaule. C’était un gros sac de sport qui prenait énormément de place mais comme j’étais solo dans l’ascenseur, ça ne faisait chier personne. Dans une main, j’avais mon repas et rien que l’odeur, ça faisait gargouiller un peu mon estomac. Le BING qui annonçait que j’étais arrivé à mon pallier résonna dans l’ascenseur avant que les portes ne s’ouvrent.
Je farfouillais ma poche jusqu’à trouver mes clés et quand j’arrivais le couloir, je vis Kim qui campait devant ma porte de maison. J’arquais un sourcil. Bah, qu’est-ce qu’elle faisait là ? Et qu’est-ce qu’elle faisait avec sa penderie dans des valises ? Je savais que c’était tendu avec Jayce, mais de là à la trouver devant ma porte avec ses valises… Ca sentait mauvais !
« Kimmy ? Qu’est-ce que tu fous là ? » demandais-je bêtement.
J’introduisis ma clé de maison dans la serrure et ouvris la porte avant de lui faire signe d’entrée. J’attrapais une de ses valises avec ma main libre et entrais à sa suite pendant qu’elle rentrait avec une autre de ses valises. Je refermais la porte d’un coup de pied. Je posais sa valise avant de lâcher mon sac dans l’entrée et me dirigeais vers la cuisine pour poser mon sac de nourriture qui n’appelait que moi.